Michel - Samedi 20 Novembre 2004

Le X-43A à mach 10 soit, et ensuite...?

Après le succès du vol de l'avion sans pilote X-43A de la NASA qui, rappelons-le, a atteint la vitesse record de Mach 10, soit environ 11 000 km/h, d'aucuns envisagent d'ores et déjà de multiples applications dans un avenir proche. Or, de tels projets sont pour le moins prématurés. Si l'avion expérimental a bien volé à 10 fois la vitesse du son, son moteur de type scramjet et sa réserve de carburant ne lui permettent qu'une autonomie d'une petite dizaine de secondes. De plus, sa mise en route ne peut intervenir à moins de mach 4, une propulsion préalable par fusée s'avérant impérative.


Toutes conditions qui, bien entendu, rendent une exploitation commerciale totalement impensable dans l'état actuel de la technologie. Bref, ce n'est pas dans cette décennie qu'un avion de transport de fret, de passager ou même militaire rejoindra n'importe quel point de la Terre en moins de 2 heures.

Toutefois, les Etats-Unis continueront d'avancer plus en avant dans leur recherche. Si aucune application pour des systèmes aérospatiaux du futur, en droite ligne du projet X-43 ne verra le jour en Europe et encore moins en France, plusieurs projets ont d'ores et déjà été lancés par les Etats-Unis. On citera le développement d'un avion militaire capable de vol hypersonique (défini comme Mach 5 et au-delà).

Pour la NASA, ce vol représente une étape importante pour les systèmes aérospatiaux du futur. Les développements à venir favoriseront les projets qui sortiront de la Nouvelle Vision de l'Espace, sur laquelle le Président Bush a lancé la NASA au début de cette année. Concrètement, la NASA croit possible que les Etats-Unis seront à même de construire des propulseurs qui bénéficieront des avancées explorées par le moteur Scramjet du X-43A et seront capables d'envoyer de grandes charges utiles critiques dans l'espace de façon fiable, sûrement et à moindre coût.

Ces moteurs de type scramjet comportent sensiblement moins de pièces mobiles que les turboréacteurs traditionnels et, contrairement aux moteurs fusée conventionnels, ils n'exigent pas l'emport d'un oxydant pour la combustion (comburant). Ils seront d'une conception plus compacte et plus simple, autorisant des véhicules réutilisables plus fiables et plus accessibles en vue d'applications potentielles dans l'espace civiles ou militaires.

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