Un projet de retour d'échantillon d'astéroïde - auquel participe une astronome de l'Observatoire de Paris - vient d'être sélectionné par la Nasa. Lancée en 2016, la sonde spatiale ira collecter, en 2020, des fragments d'un petit corps primitif qui s'approche près de la Terre. Ils seront ensuite récupérés sur notre planète en 2023. Antonella Barucci est associée en tant que co-investigatrice scientifique.
La mission "
Origins-Spectral Interpretation-Resource Identification-Security-Regolith Explorer" OSIRIS-Rex a été choisie par la NASA dans le cadre du programme d'exploration des "nouvelles frontières" New Frontiers. L'astéroïde visé, matricule 1999 RQ36, est un géocroiseur: sa trajectoire l'amène à s'approcher régulièrement de notre planète. Selon les dernières données disponibles, il mesure près de 575 mètres de diamètre et aurait gardé la mémoire de la composition du milieu dans lequel il s'est formé: il y a 4,55 milliards d'années, en même temps que les planètes du Système solaire. Les statistiques indiquent également qu'il aurait une chance sur 1800 d'entrer en collision avec la Terre... en 2182.
Une première pour l'étude des petits corps primitifs
L'investigation dirigée par un chercheur de l'Université d'Arizona, États-Unis, a pour objectif de rendre visite à un astéroïde primordial afin d'en ramener - pour la première fois - des échantillons et de les analyser au laboratoire. Antonella Barucci, astronome au Laboratoire d'Études Spatiales et d'Instrumentation en Astrophysique LESIA (1), travaille depuis plusieurs années avec l'équipe américaine. Avec ses collaborateurs, elle est chargée de la caractérisation physique et chimique de l'astéroïde.
La sélection du projet représente une excellente nouvelle pour la science des petits corps célestes, restes des briques primitives des planètes que nous connaissons aujourd'hui. Elle peut être considérée comme une étape préparatoire de MarcoPolo-R, proposé à l'initiative d'Antonella Barucci, et sélectionné pour étude (avec trois rivaux) en vue d'un lancement en 2020-2022 comme un projet de taille moyenne du programme Cosmic Vision de l'ESA à l'horizon 2015-2025.
L'analyse des échantillons fournira des informations cruciales afin de déterminer si, et d'expliquer comment, ces petits corps ont pu contribuer à l'apport des ingrédients nécessaires à la vie sur Terre.
Ces missions d'exploration robotique constituent une étape critique de la poursuite de la conquête spatiale au-delà de la Terre. L'espace profond trace le chemin en vue de futures expéditions humaines.
Note:
(1) LESIA (Observatoire de Paris, CNRS, Université Pierre et Marie Curie, Université Paris Diderot)